Au cours de l'été 1892, Anatole Le Braz est chargé d'une mission officielle pour recueillir les traditions orales qui concernent les saints bretons et leurs sanctuaires. Il quitte donc Quimper où il enseigne pour se rendre à Brasparts et dans les monts d'Arrée.

Voici comment il décrit les marécages du Yeun Elez qui s'étendent au pied de la Montagne Saint-Michel:

" A mesure que nous approchons de ce point du Marais, le terrain se fait de moins en moins solide sous nos pieds. Les couches du détritus végétal sont, dans cette partie, encore tout imprégnées d'eau; nous nous y enfonçons parfois jusqu'à mi-jambes. Après bien des tours et des détours , nous arrivons au coeur du Yeun; là s'étale une flaque verdâtre, d'un abord dangerux et de mine traîtresse. C'est la porte des ténèbres, le vestibule sinistre, le trou béant où l'on précipite "les conjurés". "

"de " De même, si en traversant le Yeun, vous voyez "bouillir" l'eau du Youdig, hâtez-vous de fuir, sans chercher ce que cela peut être. Les imprudents qui se sont laissés aller à un mouvement de curiosité en ont été cruellement punis; on n'a plus entendu parler d'eux. "