Les Korrigans ou La Semaine des Nains

"Le ciel est noir et pluvieux.

Le vent d'automne siffle tristement entre les rochers de la montagne grise.

Pas une éclaircie entre les gros nuages qui roulent en se poussant comme les vagues de la mer soulevées par l'ouragan; pas un oiseau à la cime des chênes rabougris, si ce n'est le hibou huant sur les landes solitaires balayées par les rafales...

Non, je me trompe. On voit, auprès d'un grand dolmen que domine un vieux sapin mort, on voit une croix de pierre, à demi enfouie et presque cachée sous la mousse.

Tu peux respirer, voyageur attardé, tu peux passer sans craintes...Seulement écoute, tout en marchant dans l'ombre, ce que disent les cavernes...Ecoute surtout ce que raconte la vieille croix oubliée.

Un soir d'automne, comme celui-là, un paysan déguenillé, armé d'un gros bâton, se dirigeait vers cette montagne déserte et brumeuse.

Le temps est noir, la pluie lui fouette le visage, et la grêle crépite fortement sur les rochers.

Mao le vagabond presse le pas, autant que sa démarche chancelante le lui permet.